Parmi les nombreux films-cultes que l’on doit au génie de Steven Spielberg, Les dents de la mer a laissé une trace indélébile dans l’histoire du 7e Art et a fait rentrer le requin au rang des animaux les plus terrifiants de la planète. Pourtant, cette mauvaise réputation est bien peu fondée, comme en attestent les expos et articles consacrés au célèbre squale et qui s’attèlent avec pédagogie à redonner ses lettres de noblesse à un prédateur marin qui ne méritait pas tant d’opprobre.
Ainsi, dans son numéro 202 de juillet 2016, le magazine National Geographic (édition française) précisait dans un excellent article que « les attaques sur les personnes sont incroyablement rares: (…) la probabilité d’être mordu par un requin en Californie est de 1 sur 17 millions pour les surfeurs et de 1 attaque sur 738 millions de sorties à la plage pour les nageurs »!
Par contre, l’homme, lui, s’avère un prédateur bien plus redoutable: « selon certaines estimations, 100 millions de requins de différentes espèces seraient tués tous les ans, surtout pour alimenter la demande chinoise de soupe aux ailerons de requin ».
Autant de statistiques interpellantes et/ou consternantes qui démontrent à quel point l’ennemi n’est vraiment pas celui qu’on croit! A cet effet, on ne peut que recommander de se rendre -seul ou en famille- dans un centre de culture scientifique consacré aux océans pour se rendre compte à quel point le requin occupe une place importante dans l’écosystème marin. Le parc de découverte Océanopolis situé à Brest, en Bretagne, constitue un excellent exemple en la matière: composé de 3 grands pavillons (polaire, tempéré et tropical), le parc permet d’admirer l’immense bassin des requins, de 1000 m³ et de 17 m de diamètre. De nombreuses espèces y cohabitent: du requin taureau au requin scie, en passant par le requin pointe noire ou le requin zèbre. Une fascinante diversité qui s’offre au regard des visiteurs dans des espaces remarquablement conçus pour concilier le confort des visiteurs avec des bonnes conditions de vie des animaux marins. Et une fois la visite terminée, rien n’empêche évidemment de voir ou revoir le grand classique de Spielberg… tout en étant désormais mieux informé sur le personnage central des Dents de la mer!
Olivier Clinckart