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Tout est (presque) bon dans le cochon
Voici un film sorti le 28 juin 2017… mais que personne ne pourra aller voir en salles! Et pour cause: il s’agit d’une production Netflix disponible uniquement pour les abonnés de la plateforme vidéo. Les heureux spectateurs du Festival de Cannes auront néanmoins eu le privilège de pouvoir visionner Okja sur grand écran, puisqu’il y était présenté en Sélection officielle de la 70e édition. Avec, par la force des choses, une polémique à la clé: un long-métrage n’étant pas destiné à être distribué dans les salles obscures a-t-il sa place dans le plus grand festival au monde? « Oui » répondaient les organisateurs… avant de prudemment faire marche arrière pour décider finalement que, dès l’édition 2018, tout film qui souhaitera concourir en compétition devra préalablement s’engager à être distribué dans les salles françaises.
Coïncidence surprenante (ou acte de sabotage?), la toute première projection cannoise connut d’emblée un sérieux bug technique, le rideau cachant l’écran ne se levant pas totalement et obstruant ainsi la partie supérieure de l’image. Avec pour conséquence des huées s’élevant dans tout le Grand Théâtre Lumière. Pour ajouter à la confusion générale, certains spectateurs ne se rendirent pas tout de suite compte que les sifflets étaient destinés à ce couac de rideau, ce qui donna presque lieu à quelques empoignades dans ce lieu ô combien prestigieux!
Le temps que le problème soit résolu, il fut donc possible, dès la reprise, de revenir à de meilleurs sentiments en suivant le récit d’une belle histoire d’amitié entre une jeune fille et un cochon survitaminé issu d’une multinationale ayant développé une nouvelle race génétiquement modifiée de super-cochons. Lesquels sont placés pendant plusieurs années dans des « familles d’accueil » pour y observer leur développement.
Le message écologique et le pied de nez aux dérives des conglomérats de l’industrie alimentaire sont clairs comme de l’eau de roche dans cette histoire attachante qui n’évite toutefois pas les excès de naïveté et semble réservée en priorité au jeune public. Pour autant, le réalisateur Bong Joon-ho donne à ce spectacle familial une jolie dose d’humanité toujours bonne à prendre.
Olivier Clinckart