Un feu pas très ardent
♥ 1/2
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde. Peu à peu, l’affection qu’elle ressent pour Héloïse se transforme en quelque chose de beaucoup plus complexe.
En situant son récit à la fin du 18e siècle, Céline Sciamma dresse un tableau de la condition féminine à une époque bien précise, où l’amour entre deux femmes était une chose aussi impensable qu’impossible à assumer. Or, comment transposer à l’écran cet amour interdit? C’est là que se situe la première limite du film: toute en retenue, la mise en scène s’emploie à maîtriser l’émotion et la naissance des sentiments qui animent les deux protagonistes.
Tant et si bien que ce n’est véritablement que dans la dernière demi-heure que cette passion obligatoirement contenue peut enfin se libérer. Trop tard déjà pour entretenir l’intérêt d’une évolution scénaristique tellement attendue à force de se laisser désirer qu’elle finit par lasser.
Reste le soin apporté aux costumes et aux décors, mais l’ensemble est bien trop prévisible que pour parvenir à enflammer le spectateur.
Olivier Clinckart